
En 2004, jâĂ©tais en vacances avec ma famille aux Maldives lorsque le tremblement de terre dĂ©vastateur de Sumatra et le tsunami qui a suivi ont frappĂ© la petite Ăźle idyllique sur laquelle nous nous trouvions. Nous avons tous survĂ©cu avec quelques coupures et contusions, mais lâexpĂ©rience a Ă©tĂ© trĂšs effrayante. Nous avons rĂ©agi de la maniĂšre que ma formation axĂ©e sur les solutions mâavait apprise, et je serai toujours reconnaissante pour cette formation. Peut-ĂȘtre que mes rĂ©flexions ici pourront ĂȘtre utiles Ă dâautres qui accompagnent des personnes dans les nombreuses situations de crise auxquelles nous sommes confrontĂ©s aujourdâhui.
En partant du principe que nous sommes débrouillards et entiers
Jâai fait face au danger immĂ©diat du mieux que jâai pu, puis je suis passĂ©e Ă autre chose. Je ne pensais pas que nous Ă©tions nĂ©cessairement « traumatisĂ©s » et que ce « traumatisme » ne disparaĂźtrait jamais. J'ai vĂ©cu cette situation comme une situation effrayante et horrible et j'ai ressenti une grande compassion pour tous ceux qui Ă©taient dans une situation bien pire que la nĂŽtre.
En me concentrant sur nos forces, nos capacités d'adaptation et nos ressources
J'ai littéralement dit à mes enfants à quel point ils s'en étaient bien sortis et leur ai demandé comment ils savaient faire toutes les petites choses qui les ont aidés à survivre jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus l'entendre.
Trouver des moyens de grandir face Ă une crise
AprĂšs notre retour Ă la maison, j'ai Ă©galement rĂ©flĂ©chi Ă ce que j'avais bien fait, oĂč j'avais montrĂ© que je me souciais des autres. De telles situations (quand elles sont terminĂ©es) nous offrent une opportunitĂ© de grandir. Et ne vous mĂ©prenez pas, je suis TRĂS loin des dĂ©clarations telles que « tout arrive pour une raison » ou « il y a toujours une lueur d'espoir » ou encore pire « Dieu ne nous donne pas de fardeaux que nous ne pouvons pas porter ». Ce sont des reproches faits aux victimes, terribles et dĂ©nuĂ©s de compassion *voyez-moi frissonner de dĂ©goĂ»t*. Les gens sont parfois malchanceux, ils traversent des moments difficiles sans avoir commis de faute, ils sont victimisĂ©s non pas parce quâils « ont besoin dâune leçon », mais parce que quelquâun ou quelque chose leur a fait du mal. Le fait que nous puissions grandir dans des situations horribles nâimplique en aucun cas que ces choses se sont produites Ă CAUSE de notre besoin de grandir.
Traiter mes réponses comme normales et avec auto-compassion
Bien sĂ»r, jâai eu peur de lâocĂ©an pendant un certain temps ! Jâai eu besoin de temps pour comprendre que dans 99,999999 % des cas oĂč je serai assis Ă la plage, il nây aura pas de tsunami. Ces choses sont rares. Jâai toujours aimĂ© lâocĂ©an, donc aprĂšs le tsunami, je me suis rĂ©habituĂ© Ă lâexpĂ©rience de profiter de lâocĂ©an, en allant Ă la plage, en remarquant mes sentiments et en faisant preuve dâauto-compassion (mĂȘme si je ne connaissais pas le mot Ă lâĂ©poque).
Voici, bien sĂ»r, mon histoire et ce que jâen ai appris. Si vous ĂȘtes coach et que vous accompagnez quelqu'un en situation de crise, il peut y avoir d'autres considĂ©rations importantes Ă prendre en compte. J'en ai Ă©numĂ©rĂ© quelques-unes ici - certainement pas toutes et il existe toute une sĂ©rie de documents que vous pouvez consulter, mais peut-ĂȘtre que ce trĂšs court rĂ©sumĂ© vous sera utile pour l'instant. Je peux recommander « Yeager, K. et Roberts, A. (2015). Crisis Intervention Handbook. Oxford University Press : Oxford » et surtout l'article de Gilbert Greene, Mo-Yee, Leerhonda Trask et Judy Rheinscheld « How to work with clients' strengths in crisis intervention: a solution-focused approach ».
Gérez votre désir naturel d'aider ou de sauver
à moins que la vie de quelqu'un ne soit menacée, en tant que coach, votre travail consiste à aider les gens à accéder à leurs propres ressources, à leur propre chemin à suivre. Vous voulez aider les clients à découvrir leur propre résilience. Si vous croyez vraiment que les gens sont ingénieux et entiers, cela sera beaucoup plus facile et plus encourageant pour vos clients que toute tentative de résoudre quoi que ce soit pour eux.
Reconnaissez les difficultés, mais ne creusez pas
Laissez vos clients dĂ©cider de la part de difficultĂ© qu'ils souhaitent partager. Vous pouvez coacher quelqu'un sans savoir quel est le problĂšme. Vous devez juste savoir oĂč le client veut aller, pas d'oĂč il vient.
Aidez les clients Ă raconter leur histoire de maniĂšre Ă les rendre plus forts
Lorsque les clients parlent de leurs difficultés, invitez-les à réfléchir à ce qu'ils ont fait pour survivre, gérer, faire face. C'est incroyable à quel point vous découvrirez de la résilience, des forces et de l'ingéniosité avec votre client.
Aidez les clients à redécouvrir leur pouvoir d'action
Lors des catastrophes naturelles, des guerres ou lorsque les gens sont victimes d'un crime, ils subissent gĂ©nĂ©ralement une perte de pouvoir d'action. Quelque chose leur a Ă©tĂ© fait par quelque chose ou quelqu'un. Peut-ĂȘtre ont-ils oubliĂ© Ă quel point les petites actions de rĂ©sistance ou de survie ont fait une diffĂ©rence et il peut ĂȘtre utile pour eux d'en parler pour redĂ©couvrir leur pouvoir d'action.
Parlez d'une vie au-delĂ de la crise
La thĂ©rapeute axĂ©e sur la solution Ivonne Dolan a inventĂ© la phrase : « Vivre bien est la meilleure revanche ». Cela me convient trĂšs bien, mais ce n'est peut-ĂȘtre pas le cas de tout le monde. Une idĂ©e pourrait donc Ă©galement ĂȘtre de demander quel type de relation le client aimerait avoir avec la crise Ă l'avenir : comment aimerait-il la voir, que voudrait-il vivre.
Assurez-vous de connaĂźtre vos propres limites
Vous avez un devoir de diligence envers vous-mĂȘme et envers vos clients. Si vous sentez que vous ne pouvez pas gĂ©rer les conversations avec des personnes qui ont vĂ©cu des difficultĂ©s, ne vous laissez pas faire : il est tout Ă fait normal et trĂšs Ă©thique de prendre du recul. Si vous ĂȘtes dĂ©passĂ©, vous ne serez d'aucune aide.
D'un autre cĂŽtĂ©, certains clients dĂ©veloppent des problĂšmes de santĂ© mentale lorsqu'ils ont vĂ©cu de grandes difficultĂ©s, ce qui est Ă©galement tout Ă fait normal et comprĂ©hensible. Les coachs doivent ĂȘtre conscients de la frontiĂšre entre le coaching et la thĂ©rapie. Si vous pensez que votre client pourrait ĂȘtre mieux aidĂ© par une personne ayant une expertise mĂ©dicale ou psychologique, orientez-le vers un autre coach.
Si vous souhaitez approfondir ces questions, rĂ©servez une confĂ©rence avec Kirsten sur le thĂšme « Coaching en situation de crise » en rĂ©pondant Ă cet e-mail đ
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