Voici un dialogue imaginaire :

A : Votre travail est vraiment mauvais. Vous devez travailler sur cette faiblesse !

B : Je pensais avoir fait un travail décent.

A : Ne soyez pas offensé. Le feedback est un cadeau.

À la suite de ce dialogue, A se sent supérieur à B et B pense que A est un (insérer un juron favori). Rien ne s’améliore, ni la relation, ni la performance de B. B est dans une situation désespérée – B ne peut pas clarifier les choses sans être accusé de « ne pas être capable d’accepter des commentaires constructifs » et A a toujours raison. Ce type d’interactions confine à la dynamique que nous observons dans les sectes et les communautés d’utilisateurs de langues dominées par le pouvoir. Elles me mettent profondément mal à l’aise.

Il existe tout un discours/idéologie dans la formation au développement du leadership qui fournit la base de tels dialogues. L’idée est que la communication fonctionne selon le modèle émetteur-récepteur. L’expéditeur est responsable du « codage » de l’information pour le récepteur, le récepteur est responsable du « décodage ». Poussé à l’extrême, cela pourrait signifier que je pourrais vous dire que vous êtes un (insérer un juron favori) et vous reprocher d’être offensé parce que, après tout, vous réagissez à ce que vous avez fait de ma déclaration et non à ce qu’était mon intention.

Je pense que cela nous fournit un argument assez solide pour le fait que la communication ne fonctionne tout simplement pas de cette façon. Nous n’envoyons et ne recevons pas, ne codons et ne décodons pas – nous co-construisons du sens ensemble au sein d’une communauté d’utilisateurs de la langue et de ses traditions. Il n’existe pas de manière neutre de dire que « à mon avis, vous ou votre travail êtes mauvais » sans susciter une réaction ou une réponse de la personne à qui nous le disons.

Le programme traditionnel de développement du leadership sur le feedback le présente comme une activité qui vise à aider quelqu’un à voir les « angles morts », les comportements qu’il ne sait pas qu’il adopte mais que d’autres voient. Il doit être descriptif et non évaluatif et viser à créer plus d’options pour le récepteur du feedback. Délivré de cette manière et avec cette intention, le feedback peut être révélateur et favoriser la croissance.

Le feedback devient toxique lorsqu’il est mélangé à l’idée que celui qui donne le feedback n’est responsable que de dire ce qu’il perçoit et que le destinataire du feedback n’a qu’une seule option pour répondre : dire « merci ». Je comprends l’idée : le donneur de feedback partage sa perception, et le destinataire du feedback doit le prendre comme tel. La réponse idéale pour le destinataire du feedback est de peser de manière neutre le feedback qui lui a été donné et de décider en toute liberté de ce qu’il doit faire de ce feedback : l’ignorer, agir en conséquence, poser des questions, etc.

Cependant, chaque interaction contribue à notre relation. Nous naviguons et co-construisons continuellement nos positions les uns envers les autres. Présumer que nous pouvons dire quelque chose d'évaluatif sur une autre personne et exiger de cette personne d'ignorer les effets que cela a sur la relation et de lui refuser le droit de clarifier ou de se défendre est cruel et toxique.

Avant de donner du feedback à quelqu'un, nous devrions réfléchir à notre objectif et à notre relation :

Essayons-nous vraiment d'aider ?

L'autre personne verra-t-elle que nous essayons de l'aider ?

Le feedback va-t-il ouvrir des opportunités pour l'autre personne ?

Comment ce feedback va-t-il influencer notre relation ?

Un bon feedback peut renforcer nos relations et notre façon de co-construire notre vie ensemble. Cela change le destinataire ET le donneur alors qu'ils naviguent dans la façon dont ils veulent travailler et vivre ensemble en tant qu'égaux connectés et non en tant qu'expéditeurs et récepteurs séparés.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le feedback, nous avons une série d'ateliers axés sur les solutions sur le feedback que nous proposons aux organisations en interne. Peut-être que c'est une option pour votre organisation ?

Sinon, comme vous le savez, nous sommes toujours heureux de discuter et d'expérimenter lors de nos sessions de rencontre et d'échange gratuites.

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